Redoublement

Redoubler une classe : opportunité ou perte de temps ?


Lorsqu’un élève rencontre des difficultés dans son travail scolaire, la possibilité de redoubler une année est parfois suggérée par les parents et/ou les enseignants. À de rares exceptions près, les enfants touchés par ce phénomène se débattent non seulement sur le plan éducatif, mais aussi dans le domaine de la socialisation et de l’adaptation en général. La décision est rarement facile à prendre, car dans la plupart des cas, il y a des arguments en faveur du maintien de l’élève avec les camarades de son âge et des avantages à lui faire repiquer une classe. Ces deux options pourraient constituer des choix valables, ce qui rend cette tâche encore plus difficile. En effet, l’anxiété de l’apprenant de ne pas pouvoir faire face s’il passe au niveau supérieur est contrebalancée par la crainte de voir son estime de soi diminuer considérablement s’il redouble.

De même, la perception du public à cet égard diffère d’un individu à l’autre. Certains peuvent avoir le sentiment qu’en redoublant une année, l’enfant sera aidé. D’autres, quant à eux, pensent qu’il sera freiné dans son développement. Cette pratique pédagogique a même été supprimée du système éducatif des nombreux pays, dont la Corée du Sud. Bien que la promotion en classe supérieure y est automatique, l’exploit et la prouesse des élèves ne sont pas moins satisfaisants. Sans parler du fait que le redoublement seul ne représente pas toujours une solution efficace. Pour qu’un enfant puisse tirer parti de cette expérience, il est également essentiel qu’un programme approprié de soutien et d’évaluation continus soit mis en place.

Cela permet notamment de s’assurer que celui-ci ne se contente pas d’uniquement répéter une année, mais profite vraiment de cette occasion pour ne pas suivre le même processus infructueux de l’année précédente. Dans ce cas de figure, cet « accident de parcours » peut constituer une réelle aubaine pour combler les lacunes de connaissances. Et pour cause, passer deux fois plus de temps dans une même classe offre une seconde chance pour se familiariser avec le programme scolaire. L’enfant dispose également d’une occasion non négligeable pour renforcer ses acquis et approfondir les domaines où il accumule le plus de retards.


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Quel coût représente le repiquage pour la France ?


L’enseignement en France se caractérise par un taux de redoublement particulièrement élevé. L’enquête du PISA a même attribué à l’Hexagone la cinquième place des pays qui recourent le plus souvent à cette pratique pédagogique. Avec 28 % des élèves de 15 ans ayant déjà redoublé au moins une fois, cette dernière coûterait 2 milliards d’euros au contribuable. Il va sans dire que cette somme pharaonique pourrait être allouée à un autre projet plus « bénéfique ». C’est peut-être la raison qui a motivé l’ancienne ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, à vouloir limiter — voire éliminer totalement — ce recours. Une perspective que Jean-Michel Blanquer, son successeur, ne partage cependant pas.

Néanmoins, la suppression du redoublement même au niveau du secondaire seulement peut permettre à l’État de réaliser des économies considérables. En effet, c’est là qu’il coûterait le plus (0,6 milliard pour le collège et 1 milliard pour le lycée). Cela est principalement dû au fait que les frais générés augmentent avec la durée de la scolarité. Outre l’aspect financier, cette alternative doit incontestablement être maintenue pour les élèves du primaire, où les enfants constituent encore les bases fondamentales de leur apprentissage. Accorder plus de temps à la consolidation des acquis peut ainsi être très avantageux pour ne pas accumuler les retards tout au long du parcours éducatif.

Toutefois, les coûts onéreux ne représentent pas les seules motivations pour considérer la suppression du redoublement. L’abandon scolaire précoce est également en partie la conséquence de ce taux élevé. Il s’agit d’un phénomène très répandu au niveau national. Il peut être perçu comme une expérience négative dans la mesure où les apprenants subissent généralement les moqueries de leurs camarades. Cela peut porter atteinte à leur confiance en soi et éventuellement les dégoûter de l’éducation. Il peut également affecter le développement social et émotionnel des enfants puisque cette situation représente un événement particulièrement stressant de leur vie. Dans ce cas, même le changement d’établissement ne parvient pas toujours à résoudre ce problème.


Que pensent les habitants de l’Hexagone à cet égard ?


En France, la population a une perception bien distincte vis-à-vis du redoublement. En réalité, 69 % des élèves du collège et du lycée ne plaident pas en faveur de sa suppression. D’après le rapport du CNESCO, 80 % d’entre eux le considéreraient comme une opportunité et 73 % le jugent utile. Celle des parents correspond à cet avis. Certains adultes encouragent même le repiquage afin de constituer de meilleures bases pour que leurs enfants puissent se distinguer lors des concours d’entrée à l’université. La plupart comprennent que cette rigueur accrue — qu’elle provienne des nouvelles normes communes de l’État ou de la pression pour l’admission aux institutions les plus prestigieuses — n’est pas près de s’atténuer ou de disparaître.

De ce fait, de plus en plus de parents craignent que si leurs enfants ne sont pas pleinement préparés à ces exigences, ils puissent manquer de précieuses opportunités. L’accroissement de cette intransigeance scolaire signifie également que les apprenants ont besoin de compétences plus développées dans divers domaines. De fortes capacités dans les matières scientifiques s’avèrent notamment essentielles à la réussite des élèves. C’est en cas ce que de nombreux parents croient de nos jours. Ils poussent ainsi leurs enfants à redoubler une classe — surtout en seconde — pour composer un dossier scolaire plus solide afin d’intégrer les meilleures écoles.

Quoi qu’il en soit, le redoublement ne constitue pas le seul recours qui peut permettre aux élèves d’améliorer leurs notes en classe. En effet, les cours particuliers peuvent représenter une solution plus efficace. Les professeurs à domicile ciblent uniquement les domaines où les enfants requièrent une aide supplémentaire. Pareillement, les séances sont généralement conçues sur mesure, ce qui offre la possibilité d’adapter l’enseignement aux besoins de chacun. Qu’il s’agisse d’un enrichissement de connaissances, d’une révision pour le brevet et le bac, d’une préparation des concours d’entrée à l’université ou d’un renforcement de la confiance en soi, vous n’aurez probablement pas du mal à trouver ce qui vous intéresse.


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